Crise: oui. Alors comment approcher les VC?

Le Web 08, à Paris. 9 décembre 2008. 4 venture capitalistes sur le panel (de gauche à droite, Fred, Eric, Jeff, Martin). Ils reconnaissent la gravité de la crise, mais forcent l’optimisme. Une façon polie de laisser la porte ouverte aux opportunités. Pourtant, off, un manager d’une firme de corporate finance se demandait s’il allait faire un deal en 2009.

Le ton est donné très vite. Martin Varsavsky, le fondateur et CEO de Fon, a été bankrupt en 1998 pour un mois. Il veut illustrer le fait qu’être vivant ou mort dans des marchés en crise, est souvent une question de timing. Selon la valorisation des actions en bourse, vous pouvez être vivant un jour et mort le lendemain.

Pour Jeff Clavier, managing partner chez Softech VC, la présentation de Sequoia, bien que très controversée parce que tardive, a agit, par son effet dramatique, comme une prise de conscience pour les startups.

Pour Eric Archambeau, General Partner, Wellington Partners : « Good VCs help entrepreneurs get better.” Et pour Fred Wilson, partner Union Square Ventures , quand un VC dit non, il ne le dit pas tendrement parce qu’il le fait une dizaine de fois par jour et ne peut pas passer quelques minutes à expliquer pourquoi.

Il reste pourtant des raisons d’être optimiste. Pour Fred Wilson , l’investissement nécessaire pour lancer une startup n’est plus linéaire. Vous pouvez passer d’un besoin de financement de $1 million, à $3 million, puis à $6 million. Cela demande donc moins de capital pour démarrer une affaire.

Clairement, la sélection sera rude. Les investissements se tourneront vers des activités moins élastiques. Moins de dossiers seront soumis aux Venture Capitalistes. Ceux-ci vont suivre avec beaucoup d’attention les entreprises qu’ils ont déjà dans leur portfolio.

Comment approcher les VC aujourd’hui ?
Grande unanimité sur ce point. Les VC sur le panel s’accordent sur le fait qu’il faut leur faire essayer le service. La barrière à l’entrée sur internet est si faible qu’ils ne concoivent pas qu’un entrepreneur ne puisse pas développer son produit sans financement. Pour Fred, la meilleure façon de l’approcher est de lui envoyer un lien pour lui faire essayer le service. Pour Martin, qui investit son propre argent, c’est la même chose : « show me the product , show me what you have on the net » ; Pour Jeff: “Show first, pitch afterwards”.

En conclusion, perseverez, meme au delà du premier refus. Un “non” une première fois ne veut pas dire “non” pour toujours.