Comment Microsoft paralyse Facebook dans la tentative de rachat de Twitter

L’echec de la tentative de rachat de Twitter par Facebook dévoilé par Kara Swisher – je vous recommande la lecture de l’article et celle des commentaires – illustre assez bien l’evolution profonde en ce moment en Californie dans la Silicon Valley.

Ces deux entreprises sont des leaders communautaires, Twitter sur le miccroblogging – des conversations de 140 signes – et Facebook sur les réseaux sociaux. La première a refusé d’être payée en stock dévaluables. C’est un signe important de la prise de conscience de la survalorisation de certaines entreprises et du fait que la confiance a tourné. Cette analyse est personnelle.

Une histoire d’hommes
La décision a été prise par le board de Twitter auquel siege Jeff Bezos, (photo) le fondateur d’Amazon, Marc Andreessen fondateur de Netscape (tiens, une dent contre Microsoft?) et de Ning, et Ron Conway, business angel dans Google et Paypal. C’est donc une histoire d’hommes et ces trois là ont les pieds dans le business. Ils se voyaient mal être payés en actions Facebook sur la base d’une valeur faciale de $15 milliards alors que la valeur réelle est estimée à 1/3, soit $ 5 milliards. Meme Martine Aubry, qui compte mieux les voix que les points de productivité, comprendrait cela.

La survalorisation de Facebook
Facebook, qui est une tres belle boite, ne vaut pas $15 milliards. La valeur de Google, coté en Bourse, qui gagne des milliards, a diminué de 2/3 sur les 12 derniers mois. Une autre mesure de la valorisation est le multiple du chiffre d’affaires. Là aussi, il y a un loup. Un des commentaires à l’article précité est tres clair :

Assuming recent 08 revenue estimates of $260M are accurate, and assuming Kara’s $15B “ask” valuation is accurate, Facebook is entering acquisition discussions asking for a 58x SALES multiple. The market (Google) is trading at 16x EARNINGS.

Le poids de Microsoft
En valorisant Facebook $15 milliard lors de sa prise de participation de 1,6% en octobre 2007, Microsoft l’a immobilisé, coincé, paralysé. Facebook n’est pas coté en bourse. Baisser l’évaluation de $15 milliards, c’est donc reconnaitre que la société a perdu de la valeur. Et il est peu probable que cette offre de Facebook ait été faite à Twitter sans que Microsoft ne soit au courant.