3 impacts immédiats du crash américain sur les entreprises de nouvelles technologies

Difficile de passer à côté de cette crise financière américaine. Je me demandai donc quel en serait l’impact sur l’industrie des NTIC. Ca sent le souffre.

Je vois donc 3 conséquences à effet immédiat pour les entreprises dans les Nouvelles Technologies?

L’accès à l’argent et son coût: plus difficile, plus cher
La valorisation des start up et des entreprises de technologie baissera. Celles qui n’ont pas prouvé la validité de leur modèle auront de grandes difficultés à se faire refinancer. Celles qui cherchent de l’argent auront plus de difficultés à l’obtenir. Start up : serrez vous la ceinture. Faites du cost cutting. Si vous avez levé, faites durer!

La relation client/fournisseur: moins profitable, plus frileuse
Je pense que les budgets vont être serrés chez les clients. Ces budgets peuvent être des achats de prestations, de technologie, de produits innovants, de budgets media. Les investissements les plus innovants peuvent être coupés opur se recentrer sur du “sur” ou des projets/produits dont les modèles sont prouvés. C’est directement lié à la crise du pouvoir d’achat du consommateur qui se serre la ceinture et sera le premier à couper les achat superflux.

La technologie: plus de réalisme, se recentrer sur les fonctions clés du produit.
Si vous avez un projet à forte valeur ajoutée technologique, prouvez le. Faites brevetez votre techno. Et dépensez. Si la valorisation de votre entreprise ne passe pas par le développement d’une technologie propriétaire ou unique, pensez à prendre des solutions “low cost”. Revoyez vos roadmaps produits. Faites en moins! Less is best! Concentrez vous sur le développement des fonctionnalités prioritaires et essentielles. Questionnez 3 fois les investissements demandés par votre CTO.

Pour mémoire, et si vous hésitez encore à parler de crash, voici quelques données.

– Lehman Brothers, la quatrième banque d’affaires américaine, sous la protection du chapitre 11
– Merrill Lynch reprise pour 50 milliards de dollars par Bank of America
– l’action de l’ex-numéro un mondial de l’assurance qui perd 90% de sa valeur depuis le début de l’année
– Fannie Mae et Freddie Mac nationalisés par le trésor américain pour 200 à 300 milliards de dollars afin de sauver deux organismes “qui détiennent ou garantissent à eux seuls 5.300 milliards de dollars de dettes, soit 45 % de l’encours global de prêts immobiliers accordés aux ménages américains”.
– 29 milliards de dollars pour assurer le rachat en urgence de Bear Stearns
– plus de 153.000 suppressions d’emplois estimées pour 2008 dans le secteur de la finance aux Etats-Unis, soit plus que le record de l’année 2007.

Et si vous restez sceptiques, j’ ai sélectionné un best of des commentaires depuis quelques jours:
Rappportés par Le Monde,

L’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, analysait dès dimanche la crise actuelle comme “un événement qui se produit une fois tous les cinquante ans, probablement une fois par siècle”…Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine Barack Obama évoquait “la crise financière la plus grave depuis la grande dépression [de 1929]”,

Pour la présidente du MEDEF, Laurence Parisot dans Les Echos ce matin “Le pire n’est pas certain mais (…) nous sommes obligés de l’imaginer”, a-t-elle dit en jugeant que les signes négatifs concernant la situation économique en France sont nombreux.
Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a parlé de “renchérissement du crédit dans les semaines qui viennent”.

Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas innover ou entreprendre. Mais mieux vaut le faire avec une certaine dose de réalisme pragmatique.

A vous de commenter.